PACTE DE RÉCONCILIATION ET D'AMITIÉ
ACTUELLEMENT AFFICHÉ DANS LES MAIRIES
DE SAINT-GEORGES ET DE MONTMERLE
Dans le louable et généreux dessein d'assoupir, éteindre et abolir toute mésentente, discorde et division entre les gentils-hommes, bourgeoys, artisans et manants, taillables et corvéables à merci, des lieux de Rogneins du Beaujolais à la part du Royaume, et de Mont-Merle à la part de l'Empire, les hautes parties contractantes sous-signées, au nom des habitants des susdits, font les conventions, accords et pactes suivants, s'engageant mutuellement par promesses sur tous leurs biens, meubles et immeubles, serfs, bétail et femmes, à les respecter et exécuter en quelques cas, circonstances et conjonctures que ce puisse être.
Les susdites parties contractantes se jurent amitié, entente et concorde réciproques et se déclarent entre elles une paix et une réconciliation éternelles que nul ne cherchera, à l'advenir, de troubler et de rompre.
A cet effet, et pour sceller ledit accord réciproque, sincère et volontaire, les susdites parties contractantes s'engagent à perpétuité à se voir et se réunir au moins une fois l'an pour ainsi renouveler le susdit traité de paix et d'entente et sceller l'amitié qu'elles ont l'une pour l’autre, par des festins folastreries, où elles s’ébaudiront, mangeant, buvant et chantant de moult et plaisante façon.
CONDITIONS
1e Les deux païs trocqueront : vin, chapons, gelines, jambonailles, courges, grenouilles, etc... sans taxe, ne dîme, ne gabelle, ne taille, ne règlements paperassiers inutiles et poussiéreux, aux prix les plus favourables ;
2e La pesche se fera librement d'une rive à l'autre par les habitants des deux païs. Ce-pendant, les pescheurs de Mont-Merle, si réputés d'habileté, laisseront un peu de poissons, tels que anguilles, rousses, brochets, barbillons, carpillons, chavassons, afin qu'il en demeure encore un peu en Port-Rivière ;
3e Les mariages entre damoiseaux et jouvencelles de Mont-Merle et de Saint-Georges sont libres, à condition qu'ils soient recherchés seulement pour amour et oncques pour proufits ;
Les futurs accordés s'engagent chacun à gentillesse et surtout fidélité. Ils jurent d'avoir moult enfantelets mignons et roses ;
4e Ores et toujours les Mont-Merlois ne pousseront plus sur la rive droite, avec gaffe ou rame, les pouvres noyés trouvés dans leurs eaux, comme ils ont trop sou- ventes fois fait pour s'éviter embarras, ensevelissement et escritures ;
5e Pour éloigner toute cause de fascherie, les habitants des deux païs ne se nommeront plus, comme était la mauvaise coutume : les Dindes de Reneins, les Filous de Montmerle, les ventres jaunes ou les boyaux rouges ;
6e Les pompiers, les musiciens et autres compagnies se prêteront aide et assistance. Ils seront assurés contre la soif par le païs ainsi secouru.
Ecrit parachevé et signé, le vingtième d'Octobre de l'an de grâce mil neuf cent quarante-six, sur le mitan du pont de Montmerle à Saint-Georges, heureusement rétabli ce jour-d'hui.
Le 21 octobre 1946.
- Adresse : 3 place du Marché, 01090 Montmerle-sur-Saône
- Téléphone : 06 68 94 43 58
- Email : confreriemontmerle@gmail.com
- https://www.facebook.com/confreriedeschevaliersdesminimes
Un grand merci pour votre article qui nous donne de la visibilité.
RépondreSupprimerEn espérant vous revoir prochainement nous vous souhaitons une agréable journée.
La Confrérie des Chevaliers des Minimes
Le Progrès de l'Ain du 16/7/2011 : Montmerle-Saint-Georges : un pacte de cordialité entre les deux rives !
RépondreSupprimerRien de protocolaire en ce 14 juillet, mais beaucoup d’amitié, d’humour et de convivialité.
Les Dindes de Saint-Georges et les Filous de Montmerle se retrouvaient en cet endroit stratégique pour l’occasion. Le pacte de cordialité déniché au fond du grenier de la mairie était à nouveau signé par les maires Jean-Christian Forestier pour Montmerle et Patrick Bagdassarian pour Saint-Georges-de-Reneins, en présence de nombreux amis, dont Bernard Fialaire, conseiller général, et maire de Belleville, plusieurs confréries et en musique avec les Bandabrons.
Cerise sur le gâteau, une pierre retrouvée dans les fondations d’un immeuble à Montmerle et portant la mention Saint-Georges-de-Reneins a été rendue au premier magistrat de la ville dans le cadre d’une grande cérémonie… Lecture était faite par les adjoints des bonnes résolutions transcrites sur le grimoire et visant à adoucir les relations entre les deux rives, qu’elles concernent la pêche, l’ensevelissement des noyés ou les mariages entre les jeunes.
C’est le vent qui s’est chargé de briser la glace puisqu’une bourrasque a précipité le fameux traité par terre et a brisé sa vitre en mille morceaux.
Il ne restait plus qu’à ramasser les morceaux et finir de traverser le pont pour boire le verre de l’amitié offert par Saint-Georges, mais servi à Montmerle ...