C’est pas moi, c’est l’autre …


Une nouvelle rencontre fortuite, chez Pascale au bar de la bascule. Après l’épisode du « Bizarre, vous avez dit bizarre ? », notre Jean Thipapy nous conte celui du « C’est pas moi, c’est l’autre », ou comment ne pas assumer ses actes et faire porter le chapeau aux autres. Toute ressemblance, serait à nouveau pure coïncidence …

Salut Pierre !

Bonjour Jean je ne t’avais pas vu rentrer, toujours en forme ?

On essaie de s’y maintenir ! Le petit train train.

Ben alors ! Faut pas se laisser aller ! Au fait le train-train, ça me rappelle quelque chose, avec ton pote de la dernière fois vous avez fait la paix ?

Refaire la paix avec un type qui travaille comme les taupes, tout en dessous, si tu savais ce qu’il m’a encore fait.

Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

C’est tellement abject que je préfère m’abstenir, tu ne le sauras pas, et pour masquer sa fourberie, sa rouerie, sa félonie le plus tranquillement du monde, cette fois, il s’est adjoint des collègues, William, Norbert, Amédée, gros Riri et a formé un groupe, ce qui fait que ce n’est pas lui, c’est le groupe qui a eu la main lourde. Un groupe finalement trompé lui aussi pendant et après usage, sans s’en apercevoir, tu vois il roule même ses copains et son patron dans la farine, incognito, un vrai pro, et il utilise cette façon de travailler depuis qu’il est entré au conseil. 
Personnellement, je ne lui ai jamais dit bonjour autrement que « bonjour monsieur le maire » parce que les arrivistes je les sens, lui, je l’ai reniflé du début et je ne m’étais pas trompé.
Les arrivistes ils n’attaquent jamais de front, toujours en dessous ou par personnes interposées derrière lesquelles ils se mettent à l’abri et à ce jeu il est maître. Combien de personnes dans le village n’ont jamais compris pourquoi certaines de leurs demandes ont été refusées ?

A ce point ?

Oui à ce point et toujours sous couvert.

Tu dis qu’il travaille comme les taupes ? Alors un bon coup de « Détaupeur » tu connais ?

Oui je connais mais heureusement que c’est imagé, parce que le résultat est radical et que je n’irai pas jusque-là, je veux lui laisser sa joie intérieure de se délecter de ses manières d’opérer. Le mieux avec ce genre d’individu, c’est de les ignorer.

T’es vraiment en colère !

Il y’a de quoi, un courageux qui n’ose pas te regarder en face, qui se dérobe, qui renie sa parole, qui au téléphone, laisse la responsabilité de répondre à son patron, en l’occurrence le maire et se défile en vitesse, lèche bottes de première classe qui ...

Pascale, un Vichy fraise pour Jean !

Merci et à notre prochaine rencontre à la truite, heureusement qu’on a la pêche pour se détendre, mais qu’est-ce que c’est que ce boucan dans le chéneau.

Les tourterelles qui se battent ou qui baisent, je vois une plume qui lentement descend sur ton chapeau.

Une plume ? Sur mon chapeau ? d’Artagnan disait qu’il craignait beaucoup plus la plume que l’épée …

Jean Thipapy.


© Photo DR « Drôle de Drame » film de Marcel Carné sorti en 1937, adapté et dialogué par Jacques Prévert, avec Louis Jouvet, Michel Simon et Jean-Louis Barrault.


« L’humour du film passe par sa façon de se moquer des travers de la société. Personne n’est épargné, de la bourgeoisie à l’église, en passant par la police ou l’opinion publique. Drôle de drame tape sur tous et sur tout. La morale est moquée mais surtout l’hypocrisie d’une société qui ne se veut en fait morale qu’en façade ...»
« Prévert et Carné profitent bien évidemment de cette liberté de ton pour insuffler beaucoup de poésie dans leur film, ne serait-ce que dans leur humour qui reste toujours raffiné et tendre envers leurs personnages. Mais le film possède aussi des instants de poésie pure, comme cette scène inattendue de chanson ou les séquences romantiques du grenier. Si Drôle de drame fut incompris à sa sortie, c’est peut-être finalement parce qu’il était en avance sur son temps. La très grande qualité de son écriture et de sa mise en scène, notamment son superbe sens du rythme, en fait une comédie enlevée qui résiste admirablement à l’épreuve du temps. »




Commentaires

  1. Magnifique, magique, Superbe, Je ne pouvais rêver mieux. Merveilleusement adapté, Merci.

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