Robert Roche et les maraîchers de St Georges 👨‍🌾


Depuis sa crĂ©ation, notre Blog citoyen de St Georges explore les racines de notre commune, celles qui sont ancrĂ©es dans le patrimoine, la terre fertile de nos territoires et de nos foyers. Grâce Ă  sa mĂ©moire lĂ©gendaire et Ă  son rĂ©cit familial, Robert Roche nous rappelle l'importance des maraĂ®chers, ces acteurs discrets mais essentiels de notre histoire locale et de notre quotidien. Ils façonnent nos paysages, cultivent nos terres et nourrissent nos familles. Merci Ă  “Tober” pour son partage d’informations, ses photos extraites du livre “Hier Ă  Bron” et la liste actualisĂ©e des maraĂ®chers de St Georges. 



Chez les Roche, on est jardinier de père en fils depuis 4 gĂ©nĂ©rations. 

Jean Joseph Roche et son Ă©pouse (les grands parents de Robert) quitteront Lyon pour s'installer Ă  Bron après 1919. Ils sont locataires et le propriĂ©taire de leur exploitation est Monsieur Jean Geynet, (nĂ©gociant demeurant place Saint-Nizier Ă  Lyon). Ce dernier se rend rĂ©gulièrement Ă  Bron pour visiter la famille Roche et son plus grand plaisir est de boire un verre d'eau fraĂ®che tirĂ©e du puits qui atteint une profondeur de près de 17 mètres et qui est situĂ© tout au fond du jardin soit Ă  près de 300 mètres de la maison d'habitation oĂą vit toute la famille. 

Les deux enfants du couple, Florine et Claude et leurs conjoints vivent sous le mĂŞme toit que leurs parents et travaillent tous sur l'exploitation. 

En 1929, les cinq hectares de terrains sont cultivĂ©s de haricots verts, de pommes de terre, de carottes, de potirons et de luzerne. En production, il y a quatre cents kilogrammes de tomates, six-cents kilos de pĂŞches et une tonne de pommes et de poires. 

Pour le bĂ©tail, il y a un unique cheval et un cochon pour la consommation familiale. S'ajoutent Ă©galement une vingtaine de poules et autant de lapins sans oublier une unique dinde ! 

En septembre 1934, avec la crĂ©ation du boulevard de ceinture, une terre d’environ trente-huit ares situĂ©e au lieudit Mas de Dessous Ă  Montchat et louĂ©e par les Roche sera condamnĂ©e. La Veuve Geynet touchera une indemnitĂ© de 68 432 francs, mais malheureusement, aucune indemnitĂ© d'Ă©viction pour le locataire... 

Claude Roche (le père de Robert) sera mobilisĂ© en 1939 et sera fait prisonnier. 

Il ne reviendra qu'en 1945. Florine et sa belle-sĹ“ur Marie Jeanne, avec l'aide des parents, continueront l'exploitation. Florine passera son permis poids lourd pour conduire le camion Berliet TR (après un accident, il sera remplacĂ© en 1952 par un camion Renault 2,5 tonnes) afin de livrer la production de lĂ©gumes sur le quai Saint-Antoine d'autant plus que l'unique cheval sera rĂ©quisitionnĂ© par les allemands. 

Durant le conflit, ce pauvre cheval repassera souvent devant la maison et Ă  chaque fois, il aurait bien aimĂ© retourner dans son ancienne Ă©curie... 

Durant l'occupation, l'Institution Franklin, une Ă©cole privĂ©e situĂ©e route de Genas qui est toute proche de la maison, est occupĂ©e par les allemands. Ces derniers viennent chercher des lĂ©gumes et la famille n'a pas trop le choix. En tout Ă©tat de cause, ceux-ci ne crĂ©eront jamais de problème et resteront toujours courtois. 

En 1941, la famille Roche adhère au Syndicat agricole de Bron nouvellement crĂ©Ă© et vers 1950 Claude Roche succède Ă  Jules Calloud Ă  la prĂ©sidence du groupement. 

Juste avant la guerre, un motoculteur Soberfon sera achetĂ© et en 1947 ce sera un tracteur Ali Chalmer Ă  essence et pĂ©trole (dĂ©marrage Ă  l'essence et exploitation au pĂ©trole). Ce dernier sera remplacĂ© par un tracteur Zetor en 1964. 

Après la guerre, en 1945, l'exploitation ne fait plus que trois hectares et elle est consacrée uniquement à la culture maraîchère.


Le 29 juin 1947 naĂ®tra le petit Robert et très rapidement il sera emmenĂ© sur le marchĂ© quai Saint-Antoine oĂą il passera les matinĂ©es Ă  dormir dans une corbeille servant au transport des lĂ©gumes. Et des corbeilles, il en faut des dizaines. Avec des branches d'osier achetĂ©es Ă  Frontenas dans l'Isère, elles sont confectionnĂ©es par la famille et les enfants qui, dès leur plus jeune âge, sont formĂ©s Ă  l'art de la vannerie. 

En 1954/1955, Claude Roche sera fait chevalier du mérite agricole et vers 1961/1962 sera élevé au grade d'officier. La décoration lui sera remise lors d'un banquet au bar restaurant de l'Industrie par Jules Calloud.

Année 1962 - Robert Roche et Josy Gucher et le chien (llet ou Oscar) - En arrière-plan, corbeilles brouettes, char à bras et tracteur - Photographie Robert Roche

En 1965, Robert Roche et sa famille s’installent au Cartelet à St Georges

Les terres du Cartelet avant la construction de l’autoroute A6 en 1968

Les céleris branches du Cartelet

En 1970 au Cartelet, arrosage des Cardons

En 1980 au Cartelet, culture de poireaux sur un Massey Ferguson

Chargement des salades de Noël avec Raymond Ducroux et Robert Roche (qui pointe à gauche)

Après 40 ans au marché gare, Robert Roche prend sa retraite

Le 31 juillet 2001, le pot de départ de Robert Roche de chez Duchamps

Robert a passĂ© 40 ans au marchĂ© gare, 10 ans avec son père Claude et 30 ans avec le maraĂ®cher Duchamps. 
Dans les années 80, il a créé une petite structure pour préparer et vendre des petites bottes de persil. Il a même été le leader de la région Rhône Alpes, en produisant 15 à 20 000 bottes par semaine et 50 000 pour Noël !

Robert Roche c’est aussi 25 années en tant qu’élu à la Mairie de St Georges, soit 4 mandats municipaux dont 3 en tant qu’adjoint au Maire.


Atteint de diabète et en invalidité depuis l'âge de 54 ans, Robert Roche s’est beaucoup investi dans la commune de St Georges.

Sous l’ère de Jean-Louis Bellaton, il a été conseiller municipal. Avec Patrick Baghdassarian (tous les deux de la classe 67), Robert a été successivement adjoint à l’agriculture, adjoint au service technique et à la voirie, et enfin adjoint à la vie associative.

Très apprécié par les Associations Reneimoises, Robert Roche avait institué le principe des réunions efficaces : "on ne sortira pas de la réunion tant qu'on ne trouvera pas un accord" ...

Veuf depuis le 1er janvier 2017, mais bien entourĂ© de ses 2 filles et de ses 5 petits enfants, Robert Roche reste très attachĂ© Ă  la vie Reneimoise. Il participe rĂ©gulièrement aux Ă©vĂ©nements, en particulier avec l’Union Nationale des Combattants (UNC) et le Club de l’AmitiĂ© de St Georges. Il va Ă©galement tous les lundis au Club des Anciens de St Jean d'Ardières, pour jouer Ă  la coinche et aux jeux de sociĂ©tĂ©.  

La liste des anciens et actuels maraîchers de St Georges depuis 1965


Robert Roche et Bernard Marquet, "deux anciens piliers" de la vie Associative Reneimoise

Le Blog citoyen de St Georges remercie sincèrement Robert Roche pour son accueil, les informations transmises et le félicite pour son parcours.

Si vous aussi, vous avez des informations ou des anecdotes reneimoises Ă  partager, Ă©crivez Ă  BlogStGeorges@gmail.com


Commentaires

  1. Félicitations pour ce super article écrit sur les maraîchers.
    Ça fait plaisir de voir Mr Roche raconter sa vie de jardinier comme il dit, avec de belles photos.
    Ou que nous allions dans le village nous apercevons une terre cultivée pour le maraîchage et ça fait partie de notre environnement.
    Aussi souhaitons que ces terres cultivables soient préservées.

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