Le chemin des Mûriers et des vers à soie de St Georges 🐛


Vers 1770, à la belle époque de la Soierie Lyonnaise et de la culture du vers à soie, le Chevalier de Monspey du château de Montchervet fit planter 10 000 mûriers, entre la Curatte et le bord de Saône. Joëlle Leveque et Josiane Pierrefeu nous ont transmis les éléments historiques et les photos des quelques mûriers restants de notre belle commune de St Georges …

En 1890, dans son livre “La soie : éducation des vers à soie, filage des cocons, moulinage, conditionnement, blanchiment, teinture et dorure de la soie”, A.-M. Villon décrit les vertus de la soie et des plantations de St Georges.


L'industrie de la soie est une des plus belles, des plus délicates et des plus intéressantes. A elle se rattache les idées d'art, d'élégance et de goût, qui sont, sur tous les points du globe, l'honneur de l'ouvrier français. -

La soie est non seulement la plus précieuse et la plus riche de toutes les matières textiles, mais celle dont la production offre le plus grand intérêt.

En effet, que trouver de plus curieux que le travail des insectes qui la produisent. Le ver à soie ne vit que pour élaborer le fil soyeux dans lequel il s'enveloppe pour nous cacher le secret de son mystérieux travail et de ses merveilleuses transformations …


En 1766, Ponson de Lyon invente le métier à tisser pour accrochages. Revel, né à Paris en 1684, invente l'art de la mise en carte et de la lecture en dessin qui y est tracé. Philippe Lassale succède et surpasse son maître ; en 1774, il fait exécuter sur le métier les animaux, oiseaux, fruits, paysages, portraits.

Comme dans la période de 1750 à 1771 on se plaignait beaucoup de la pénurie de mûriers, Thomé en 1763, commença une campagne vigoureuse pour la propagation et la plantation de cet arbre si utile.

En 1771 il publie : Mémoire sur la culture du mûrier blanc et la manière d'élever les vers à soie, en 2 volumes. D'importantes plantations se font aux alentours de 

Lyon, principalement à Grigny, près de Brignais et à Saint-Georges-de-Reneins …


0- ver à qui je dois mes nobles vêtements

De tes travaux si courts que les fruits sont charmants !

N'est-ce que pour moi seul que tu reçois la vie ?

Ton ouvrage achevé, ta carrière est finie,

Tu laisse de ton art des héritiers nombreux 

Qui ne verront jamais leur père malheureux.


Louis RACINE (1692-1763), fils de Jean


Joëlle Levêque, Reneimoise et membre de l'association "Histoire & Généalogie en Beaujolais”, nous a transmis quelques archives sur la culture des mûriers du bon Chevalier de Monspey


Le chevalier Pierre-Paul-Alexandre de Monspey (né en 1741 et décédé en 1807 à St Georges, voir notre article du 6 mai 2023), reçut comme lieu de résidence le château de Montchervet. Il habite avec sa sœur Marie Louise de Monspey et de Vallières, Chanoinesse de Remiremont. Engagé dans l’ordre de Malte, il gagne son titre de Chevalier puis de Commandeur.


A St Georges, il s'occupe d’agriculture, d’histoires naturelles et de médecine. Grand botaniste, il fait planter de nombreux arbres dans le parc du château de Montchervet, dont le peuplier de Lombardie, le pin de Corte et d’autres espèces.

Il s’occupa aussi de l’introduction du mûrier pour l’élevage du ver à soie. Il fit planter 10 000 mûriers, au lieu-dit de la Curatte jusqu’au bord de Saône.


Avant l’installation des Magnaneries, les femmes portaient sur elles les cocons pour les tenir au chaud et les faire éclore …




Malheureusement, une épidémie a mis fin à cette activité.

Le Chevalier Pierre-Paul-Alexandre de Monspey se tourna vers la médecine, et le mesmérisme ou magnétisme. Ainsi, vers 1780, il soigna les gens de St Georges et même leurs bêtes …



Après sa condamnation à la détention le 6 avril 1794 par la commission révolutionnaire de Lyon, les Reneimois vont faire une pétition pour le libérer. Notre Chevalier Pierre-Paul-Alexandre de Monspey doit sa liberté à la reconnaissance des habitants de St Georges, pour lesquels il était un bienfaiteur, dévoué et généreux. Ils le ramenèrent en triomphe dans son château de Montchervet, où il mourut le 10 janvier 1807 … (voir notre article du 6 mai 2023 sur la filiation de Monspey),

Josiane Pierrefeu a relevé 3 sortes de mûriers à St Georges et nous a transmis quelques photos.

Pour revenir à nos mûriers, voici les mûriers relevés par Josiane aidées par l’application “Pl@ntNet”, mais dont l'âge est difficile à identifier :

  • mûriers blancs au foyer municipal

  • mûriers rouges sur le chemin des mûriers, les plus jeunes

  • mûriers noirs, les plus anciens, vers la ferme de Mr Matray et les chemins de la carpe et des mûriers, côté Saône.


Les mûriers blancs devant le Foyer Municipal de St Georges

Les mûriers rouges vers le chemin des Muriers

Les mûriers noirs en direction du bord de Saône

Avant de remercier Joëlle et Josiane pour leurs précieuses contributions, voici un documentaire sur le ver à soie français.
(Télématin/Youtube, 2015).


Une autre curiosité. Un mûrier âgé de plus de 100 ans se transforme en fontaine lorsqu'il y a d'importantes inondations à Dinoša, un village de l'est du Monténégro. Sous la pression, l'eau présente en abondance dans le sol remonte dans le tronc par une cavité et jaillit de l'arbre comme s'il s'agissait d'une fontaine.


Si vous aussi, vous avez des éléments patrimoniaux Reneimois à partager, vous pouvez nous écrire sur BlogStGeorges@gmail.com


Commentaires

  1. Encore un article très édifiant, d'autant que c'est toujours un plaisir de retrouver l'histoire des ancêtres de "Jean et Henri"!

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  2. Bonjour, formidable article !

    Avec vous nous apprenons beaucoup de choses. Quel travail pour les personnes qui élèvent les vers à soie pour arriver au fil de soie.
    D'autres artistes de St Georges sont à venir ; historien, peintre et chanteur ...

    Bonne journée, Joëlle

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