Joëlle Levêque, Reneimoise et membre de l'association "Histoire & Généalogie en Beaujolais", nous a écrit quelques mots sur sa rencontre avec Clémence Crozet, décédée en octobre 2022, et l’histoire des commerces du quartier de Nuits. Jeanine Favre née Crozet, sa fille Catherine, Josiane Pierrefeu et Madeline Martin, Reneimoises également et amoureuses du patrimoine, nous ont confié d’autres documents, dont les revues de presse et les cartes postales de ce quartier à l’ouest de notre village. La boulangerie Crozet a été créée en 1903 par Maximilien, l’arrière grand-père de Clémence et Jeanine …
Joëlle et Clémence en 2017, à l’entrée de la maison Crozet
« A l’occasion de la journée du patrimoine en septembre 2017, nous sommes parties avec mon amie Josiane, à la recherche des belles et anciennes choses du passé de notre commune de St Georges de Reneins.
L’église, les croix, les châteaux, les pigeonniers, et nous avons surtout fait un arrêt au hameau de nuits, devant une belle croix dédiée à la famille GONNET vers 1850, au centre de cette place de la Fontaine. Cette fontaine abritée est encore visible sur la route du Bois en direction d’Arnas, elle est datée de 1887. »
La croix dédiée à la famille Gonnet et la “Fontaine de la Croix” de 1887
« A l'ouest de cette place “rond-point” se dresse la plus grande maison, et une charmante personne qui nous a ouvert sa porte. Et là quelle surprise ! Nous avons découvert une boulangerie qui est restée dans son jus depuis sa fermeture en 1970.
Joseph et Marie Crozet avec leurs deux filles Clémence et Jeanine, tenaient cette boulangerie. Joseph faisait cuire son pain dans le four qui était intégré dans la maison. Marie avait la charge de vendre les 120 pains cuits quotidiennement, mais aussi de la petite épicerie, comme les vermicelles pour la soupe du soir. Elle dépannait les gens avec le gaz et la cabine téléphonique. Mais la vie était dure, car les clients ne payaient qu’une fois par an, après avoir vendu leurs vendanges ou leurs récoltes.
Il fallait se débrouiller. Joseph allait couper du bois en forêt pour alimenter le four. Jeanine était la porteuse du pain, elle faisait la tournée en vélo quelque soit le temps, et ce n’était pas tous les jours faciles.
Puis, il y a eu la guerre, période avec les tickets, la pénurie de farine, de sucre … Installé depuis longtemps, Joseph était heureux au moment de la vogue, car il confectionnait les tartes et les brioches des rois. Il faisait cuire aussi dans son four, les viandes et les gratins que les voisins lui apportaient pour rendre service.
Aujourd’hui, Nuits a profondément changé. Le hameau est entouré par des résidences de personnes travaillant à St Georges ou ailleurs. Les cars du Rhône assurent toujours le ramassage des collégiens devant l'ancienne boulangerie, où Clémence accueillait les enfants à la montée comme à la descente du bus, ce qui rassurait les parents.
Après avoir servi de dépôt de pain pendant quelque temps, la boulangerie est définitivement fermée depuis 1970, mais de nombreux accessoires subsistent : panières et pelles à enfourner, pétrisseur électrique, balance avec les grosses pierres qui servaient de poids. Il y a encore le tableau qui affiche le prix du pain de l’époque. Tous ces objets rappellent le métier difficile de boulanger et c’est avec un immense plaisir que Clémence Crozet nous a fait visiter la maison où elle a toujours vécu. Nous avons fait ainsi un bond en arrière qui nous a rappelé notre jeunesse … »
L’intérieur du fournil “dans son jus” de la maison Crozet
Les outils du boulanger, poids pour la balance, racleurs, rouleau …
Par ailleurs, en étudiant les recensements de l’époque, Joelle Levêque a découvert qu’il y avait plusieurs commerces dans ce hameau important.
6 commerces et 100 habitants en 1896 :
Coquetier Mr Emery
Coquetier Mr Lacoste
Cordonnier Mr Calandras
Boulanger Mr Dupay
Fromager Mr Pierre Bourrons
Epicier Mr Jacques Calandras
4 commerces et 99 habitants en 1921 :
Coquetier Mr Charpieu
Boulanger Mr Crozet
Epicier Mr Calandras
Fromager Mr Pin
6 commerces et 108 habitants en 1936 :
Fromager Mr Beillard
Boulanger Mr Joseph Crozet et Mr Moncel (employé)
Cafetier Mr Claude Mercier (deux jeux de boules derrière la boulangerie)
Merci à toutes les personnes qui ont contribué à la rédaction de ce bel article. Très émouvant de revoir tous ces visages et de lire toutes ces histoires !
Commentaires extraits de notre page Facebook au 23/03/2023.
Alain Perraud : Très très joli commentaire.
Patrick Severin : Clémence était l'âme de cette place et aussi la mémoire d'un temps révolu. Sa maison au volet désormais clos rend encore un peu plus gris, ce lieu peu entretenu, malgré la beauté de la croix et la fontaine masquée par les véhicules garés aux côtés ...
Vincent Perret : Marion Debiesse tu veux pas raconter ton anecdote toi aussi ? 😘
Herve Sapin : C'est intéressant de connaître un peu d'histoire de St Georges.
Jacqueline Cabannes : Ne change pas beaucoup on la reconnait bien.
Simone Beroujon : Mon enfance ! On allait chercher un pain de 4 livres et de temps en temps de l'eau de Javel que Mme Crozet tirait d'un bidon, il ne fallait pas oublier sa bouteille !!! Notre papa jouait aux boules et on avait notre verre de limonade chez Mercier !! Que du bonheur ! On n' était pas riche, mais heureux !
Jacqueline Cabanne : Simone Beroujon eh oui il nous en fallait peu.
Martine Boucher Delorme : Simone Beroujon, c'etait le bon temps ; moi j'allais chercher le pain et j'avais un bonbon !!!
Corine Donnay : Beau reportage, moi qui ne suis pas du coin, ça fait plaisir de voir l'histoire des villages. C était des moments moins impersonnels comme maintenant.
Rose Rose : Ma clémence ❤️❤️❤️
Suzanne Matray Rongeat : Rose Rose trop mimi.
Rose Rose : Suzanne Matray Rongeat, elle a eu plaisir à me faire visiter sa boulangerie la première fois que je suis allée chez elle. C'était la star du quartier. Tout le monde la connaissait là bas. ❤️
Olivier Chastand : Suzanne Matray Rongeat, j’ai aussi eu cette chance. Quel personnage ! Et les enfants adoraient discuter avec elle en descendant du car.
Colette Roche : Beau témoignage.
Martine Debiesse : J’adore ce genre d’histoire où l’on voit que le hameau de nuit était un vrai village avec tous ces commerces.
Très bel article !
RépondreSupprimerMerci à toutes les personnes qui ont contribué à la rédaction de ce bel article. Très émouvant de revoir tous ces visages et de lire toutes ces histoires !
RépondreSupprimerCommentaires extraits de notre page Facebook au 23/03/2023.
RépondreSupprimerAlain Perraud :
Très très joli commentaire.
Patrick Severin :
Clémence était l'âme de cette place et aussi la mémoire d'un temps révolu.
Sa maison au volet désormais clos rend encore un peu plus gris, ce lieu peu entretenu, malgré la beauté de la croix et la fontaine masquée par les véhicules garés aux côtés ...
Vincent Perret :
Marion Debiesse tu veux pas raconter ton anecdote toi aussi ? 😘
Herve Sapin :
C'est intéressant de connaître un peu d'histoire de St Georges.
Jacqueline Cabannes :
Ne change pas beaucoup on la reconnait bien.
Simone Beroujon :
Mon enfance ! On allait chercher un pain de 4 livres et de temps en temps de l'eau de Javel que Mme Crozet tirait d'un bidon, il ne fallait pas oublier sa bouteille !!!
Notre papa jouait aux boules et on avait notre verre de limonade chez Mercier !! Que du bonheur !
On n' était pas riche, mais heureux !
Jacqueline Cabanne :
Simone Beroujon eh oui il nous en fallait peu.
Martine Boucher Delorme :
Simone Beroujon, c'etait le bon temps ; moi j'allais chercher le pain et j'avais un bonbon !!!
Corine Donnay :
Beau reportage, moi qui ne suis pas du coin, ça fait plaisir de voir l'histoire des villages. C était des moments moins impersonnels comme maintenant.
Rose Rose :
Ma clémence ❤️❤️❤️
Suzanne Matray Rongeat :
Rose Rose trop mimi.
Rose Rose :
Suzanne Matray Rongeat, elle a eu plaisir à me faire visiter sa boulangerie la première fois que je suis allée chez elle. C'était la star du quartier. Tout le monde la connaissait là bas. ❤️
Olivier Chastand :
Suzanne Matray Rongeat, j’ai aussi eu cette chance. Quel personnage ! Et les enfants adoraient discuter avec elle en descendant du car.
Colette Roche :
Beau témoignage.
Martine Debiesse :
J’adore ce genre d’histoire où l’on voit que le hameau de nuit était un vrai village avec tous ces commerces.
Extrait de notre page Facebook.
RépondreSupprimerYvette Mangematin :
Très beau reportage et quel bonheur de revoir toutes ces photos et notre Clémence. Bravo. 👏
Très beau témoignage sur un temps révolu.
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