Fabien et Aurélie Pons, dans l’ombre du Handicap et sa Lumière 👨‍🦽🔆


Comment transformer la souffrance en renaissance et l’ombre en lumière ? C’est ce que Fabien, son épouse Aurélie et leur fils Mattéo expérimentent chaque jour de leur nouvelle vie. Le 09 octobre 2019, après un double infarctus, la vie de Fabrice et de sa famille bascule brusquement. Sous le pseudonyme “Fabquiroule”, Fabien partage son parcours, sa résilience et l’immense soutien de ses proches, sur les réseaux sociaux et un roman autobiographique. Installé à St Georges depuis 2017, il nous livre ses combats pour redécouvrir l’espoir et la force de se relever. Interview d’un citoyen engagé et exemplaire.

Bonjour Fabien, quelques mots pour vous présenter ?


Je m’appelle Fabien Pons, alias “Fabquiroule”. J’ai 50 ans, marié, papa de quatre enfants 29, 26, 9 et 6 ans. Ancien charcutier-traiteur.


Pourquoi avez-vous choisi Saint-Georges pour vous installer ?


Par le pur fruit du hasard. Suite à mon divorce et la vente de ma maison à Poleymieux-au-Mont-d’Or, j’ai voulu m’éloigner un peu de Lyon. C’est ainsi que je suis tombé amoureux de Saint-Georges-de-Reneins. J’ai trouvé ce village accueillant, avec le charme de la campagne tout en étant proche des grandes agglomérations. Je m’y sens bien, et depuis, je n’en suis jamais reparti et je me suis même marié avec une renemoise dont le grand-père était facteur et le papa pompier (pinpin) à St Georges.


Que vous est-il arrivé ce 09 octobre 2019 ?


Une double infarctus du coronaire avec arrêt du cœur et une mort cérébrale d’un peu plus de 3 min m’ont conduit en fauteuil roulant à cause d’une neuropathie des membres inférieurs. Aujourd’hui, je partage mon quotidien avec humour sur TikTok aux côtés de mon fils Matteo et j’ai écrit Dans l’ombre du handicap, sa lumière pour raconter mon parcours.


Comment avez-vous réagi dans les premiers instants ?


Honnêtement, je n’ai pas le souvenir d’avoir réagi d’une façon particulière dans les premiers instants. Il y avait des interrogations, un mal-être, c’est certain. Mais c’est surtout mon épouse qui a su garder un sang-froid incroyable. Avec un grand courage et beaucoup de calme, elle a pris les bonnes décisions et a agi très vite. Je pense que si je suis encore là pour en parler aujourd’hui, c’est grâce à elle et à l’intervention rapide du personnel du SMUR. Leur réactivité a été décisive.


Quelles aides avez vous obtenu du monde extérieur ?


Honnêtement, aucune ! En 2025, malgré de belles promesses et de grands discours, les personnes en situation de handicap font face à une réalité bien différente. Rien n’est véritablement fait pour nous faciliter la vie au quotidien. Beaucoup de commerces ne sont pas, ou très peu, accessibles. Les transports en commun adaptés sont rares, et il faut souvent prévoir ses déplacements 24 à 72 heures à l’avance pour espérer avoir un bus adapté ou bénéficier d’une assistance dans les trains.


Je tiens aussi à souligner la situation des aidants familiaux. Mon épouse, par exemple, a dû mettre sa carrière entre parenthèses pour m’aider et s’occuper de moi au quotidien. Pourtant, elle n’est pas reconnue à sa juste valeur par l’État ou les administrations. Sa contribution est inestimable, mais elle perçoit à peine 87 € par mois en guise de “reconnaissance officielle”. C’est un vrai combat invisible, celui des aidants, qui mériterait bien plus d’attention et de soutien.


Comment votre épouse et vos proches ont-ils pu vous accompagner ?


Comme je le disais juste au-dessus, mon épouse a mis sa carrière professionnelle en suspens pour être à mes côtés. Depuis six ans, les épreuves n’ont pas été évidentes, mais elle a su me soutenir à bout de bras, me tenir la tête hors de l’eau dans mes moments de dépression. Elle s’est retrouvée à m’aider dans des gestes du quotidien qu’on prend souvent pour acquis : me faire la toilette, m’accompagner pour le moindre besoin naturel, m’habiller.


Elle a aussi été là pour m’accompagner dans cette transition difficile, de personne valide à personne en situation de handicap. Elle m’a aidé dans mes soins, mes démarches administratives, tout ce que ma maladie et mon handicap ont engendré. Elle a été — et elle est toujours — ma lumière dans l’obscurité.


Mes enfants, eux, ont été une source d’espoir immense. Ils m’ont permis de me raccrocher à quelque chose de plus fort que la douleur, de me donner des raisons de continuer à avancer malgré tout.


Votre livre “Dans l’Ombre du Handicap, Sa Lumière”, emporte un vif succès. Quels sont les retours qualitatifs de vos lecteurs ?


Pour mon roman, j’ai la chance d’être soutenu par une communauté de 80 000 personnes sur TikTok, plus de 2 000 abonnés sur Instagram (où je suis certifié), ainsi que sur YouTube et 3 400 sur Facebook. Ces années m’ont permis de construire une communauté bienveillante et aimante, composée de personnes qui partagent parfois ma situation ou celle de mon épouse.


Dans l’Ombre du Handicap, Sa Lumière” a été très bien accueilli. Ce livre a permis à beaucoup de gens d’en apprendre davantage sur moi, car l’écriture offre une liberté de se dévoiler plus profondément. Les retours que j’ai reçus jusqu’à présent sont remplis de gentillesse, de bienveillance et de gratitude. Beaucoup me remercient d’avoir mis en lumière les difficultés liées au handicap et à la façon dont la société y répond.


Je précise juste que nous sommes auteur indépendant et que pour le moment notre roman est disponible en exclusivité sur Amazon et que l’on peut retrouver en recherchant Pons Fabien ou “Fabquiroule”.



Vous avez rejoint le comité de rédaction du Blog citoyen de St Georges récemment. Quels sont les sujets que vous souhaitez partager ?


Tout d’abord, je tiens à remercier l’équipe du Blog de m’avoir accueilli parmi eux et de me permettre de m’exprimer à travers TikTok, d’ailleurs la page s’appelle blog_stgeorges.



Je compte aborder plusieurs sujets qui, je le sais, risquent de fâcher. Mais c’est important de parler de l’inadaptabilité de notre beau village pour les personnes en situation de handicap. Par exemple, les trottoirs ne sont pas du tout adaptés aux fauteuils roulants, les routes sont dangereuses, et la circulation de véhicules qui ne respectent pas les limitations de vitesse représente un vrai danger pour nous. De plus, certains commerces de Saint-Georges ne sont pas du tout accessibles.


Je souhaite aussi évoquer les améliorations et adaptations nécessaires pour que notre village devienne plus inclusif et accessible pour tous.


Et je souhaite aussi parler de sujets plus légers et en lien avec la vie du village, pour partager ce qui fait la richesse et la convivialité de notre communauté. C’est important de souligner les aspects positifs tout en mettant en lumière ce qui peut être amélioré.


Avez-vous d’autres projets ?


Oui, en ce moment, je travaille sur l’écriture de deux autres romans, cette fois en collaboration avec mon épouse. C’est un projet qui me tient beaucoup à cœur. 


Par ailleurs, je continue à développer mes activités sur les réseaux sociaux, ce qui me permet de générer des revenus d’appoint en complément de ma pension d’invalidité, qui, il faut le dire, n’est pas des plus avantageuses.






Si vous aussi, vous avez un projet ou une cause à partager, écrivez à BlogStGeorges@gmail.com



Commentaires

  1. Encore un très bel article , qui met en avant des personnes avec une force morale exceptionnelle ...Quelle leçon de vie pour la plupart d entre nous. A l échelon de la commune ,facilité autant que possible la vie de ces familles serait un bel objectif ..

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  2. Un immense merci au Blog citoyen de Saint-Georges-de-Reneins pour cet article qui met en lumière notre engagement et notre quotidien. C’est un honneur de pouvoir partager notre réalité et de sensibiliser sur l’accessibilité et le handicap. Merci pour votre soutien et pour donner la parole à ceux qui en ont besoin ! Au plaisir de continuer à échanger et avancer ensemble. 💙

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