Jacques Santini, de St Etienne à St Georges ⚽

Après Jérémie Pignard, Reneimois et arbitre international, voici Jacques Santini, ancien joueur de la grande équipe des Verts de St Etienne. Il a été finaliste de la coupe d’Europe 1976, 4 fois champion de France de 1974, 1975, 1976 et 1981, et 2 fois vainqueur de la coupe de France 1975 et 1977. Il a aussi entraîné Toulouse, Lille, St Etienne et Lyon, avant d’être le sélectionneur de l’équipe de France entre 2002 et 2004. Sa fin de carrière a été consacrée à transmettre certaines valeurs dans le monde du football et de l’entreprise. A 70 ans, il se déplace souvent entre St Etienne et St Georges où il réside avec sa compagne. Jacques Santini est venu à la rencontre du Football Club Reneins Vauxonne sur le terrain de St Georges.

Jacques Santini nous a reçu le 5 septembre 2022 à St Etienne (des Oullières).
Ecoutez l’interview complet sur notre chaine YouTube.

Le Blog de St Georges. Bonjour Jacques Santini et bienvenue dans le Beaujolais. Avant d’arriver à St Georges, pouvez-vous nous parler de votre territoire d’origine, de votre famille et de vos racines ?

Jacques Santini. 

Bonjour Le Blog. Je suis originaire d'un petit village de Franche Comté dans le Doubs, Fesches-le-Châtel, à quelques kilomètres de Sochaux Montbéliard, siège important des usines Peugeot. Mes grands-parents paternels d'origine italienne sont arrivés dans ce village dans les années 1920 après un passage aux Etats Unis. Ils ont acheté un commerce qui faisait à l'époque bar et grain pour les oiseaux, qu’ils ont transformé progressivement en hôtel restaurant. 

Jusqu'en 1969, date de mon départ pour le club de St Etienne, j'ai vécu une enfance très riche, entouré par mes parents, mes grands-parents, mes deux sœurs. Et puis surtout, il y avait beaucoup de copains !


Comment êtes-vous venus au Football et avez été recruté par St Etienne ?

Vous pouvez vous doutez qu'à l'époque, dans un petit village dans les années 1960-70, il n’y avait pas grand-chose. J'avais le football et le vélo pour aller à l'école. J'ai eu la chance d’avoir été formé au foot par mon papa.

Lors des matchs cadets régionaux de Franche Comté contre les Ligues d’Auvergne, du Nord et de la Bourgogne, j’ai été repéré par le club de St Etienne. Il y avait des rencontres particulièrement accrochées avec un certain Lyonnais qui marquait beaucoup de buts : Bernard Lacombe. C’est lui qui nous a marqué 4 buts en deux matchs et nous avons été éliminés, alors que j’avais marqué aussi 3 fois …


Un Stéphanois et un Lyonnais devenus amis

Bernard et moi avons le même âge. On s’est connu comme adversaire et on a eu la chance d'être repéré par l’équipe de France Junior. Depuis les années 1960-69, malgré quelques rencontres très disputées on est devenu amis. On vient de fêter il y a quelques semaines nos 70 ans !


Revenons à votre début de carrière de joueur. Pourquoi St Etienne alors que vous avez grandi près du FC Sochaux ?


Effectivement, en plus de Sochaux et de St Etienne il y avait Nantes qui avec St Etienne ont été les précurseurs des centres de formation, en contact avec l'équipe professionnelle. Alors que Sochaux voulait d'abord que je m'entraîne le soir, avec ce qu’on appelait les grands amateurs. Mon papa m'a conseillé et m'a dit “écoute fils, pour tenter ta chance il vaut mieux compter avec tous les atouts d’un centre de formation”. Et puis Nantes à l'époque ça faisait un peu loin pour la famille et surtout pour ma maman qui était un peu opposée à mon départ. Mon papa a décidé pour nous tous, parce qu'il sentait aussi que St Etienne me proposait quelque chose de solide pour avoir une chance de réussir. J’avais 16 ans quand je suis arrivé à St Etienne …

En 1969 vous avez 17 ans et vous êtes en équipe de France Juniors !



Il y a des personnalités qui vous ont marqué pendant vos 12 ans à l’ASSE.


Oui, je voudrais en citer quelques-uns. Robert Herbin, l'entraîneur qui a fait confiance à ce groupe de jeunes joueurs qui est devenu la fameuse équipe de 1976. Charles Paret, cheville ouvrière du Club de l’époque, qui est parti beaucoup trop tôt compte tenu de certaines difficultés que l’ASSE a connues et dont une des tribunes de Geoffroy Guichard porte son nom. Et puis l'international malien Salif Keita, un sacré joueur toute génération confondue, qui nous a beaucoup appris dans le jeu et la technique.

La fameuse équipe octobre 1976. En haut : Curkovic, Janvion, Bathenay, Merchadier, Piazza, Lopez, Synaeghel. Accroupis : Rocheteau, Santini, Hervé et Patrick Revelli. Jean-Michel Larqué absent blessé.

Après une grave blessure, vous vous lancez dans la formation d'entraîneur.


J’étais encore joueur à Montpellier, quand des copains de St Etienne m’ont invité à passer les 3 niveaux de diplômes d'entraîneur. Mon père, principal conseiller, avait déjà vu en moi une âme d'éducateur pour transmettre certaines valeurs du football.

En 1983, je suis donc allé entraîner une équipe de 3e Division (la nationale de l’époque) à Lisieux en Normandie. Nous avons raté deux fois de peu la montée en Ligue 2, en échouant contre Caen puis Lorient qui sont encore aujourd'hui en Ligue 1. Cela a dû attirer l'œil de certains observateurs qui m’ont contacté, dont le directeur du club de Toulouse qui était l'ancien directeur sportif de Montpellier. Et c’est comme ça qu’en 1985, je suis devenu à 33 ans le plus jeune entraîneur de Ligue 1. Club de Toulouse avec lequel j’ai connu de belles saisons et en particulier en 1986 avec l'élimination en coupe d’Europe de l’équipe de Naples, où évoluait un certain Maradona …

Après Lille, l'AS Saint-Étienne et le FC Sochaux, j’ai rejoint la formation d'entraîneur à la direction technique nationale (DTN). Alors que Michel Platini m’avait confié l’organisation de la coupe du Monde 98 à St Etienne, Bernard Lacombe m’a demandé en 1996 de l’aider à entraîner l’Olympique Lyonnais, à superviser les clubs adverses et à recruter. Jean-Michel Aulas m’a confié ensuite la Direction Technique de son club, dans lequel nous avons rehaussé le niveau, avec en particulier le recrutement de Sonny Anderson.

Entre 2000 et 2002, l’OL remporte une Coupe de la Ligue, son premier titre de champion de France et ses premières rencontres européennes.


1er sacre de champion de France 2002 pour l’OL, il y a 20 ans


Sélectionneur de l’équipe de France de 2002 à 2004


Une fin de carrière dans le conseil


Après quelques expériences en Angleterre et dans différents clubs Français, Jacques Santini est aussi intervenu dans des grandes entreprises, pour parler de la gestion des relations humaines. 

“Certes, ce n’est pas la même chose que de gérer une entreprise de plastique et un club de foot, mais il y a quelques points communs sur les relations entre les Hommes” …

A la retraite depuis 2013 et à St Georges depuis 2020


“Ma compagne travaille dans une pharmacie à proximité et nous avons cherché une maison et un petit jardin, à St Lager puis à St Jean d'Ardières avant de nous décider pour St Georges et une nouvelle vie.

J’aime toujours parler football, et même aller voir les plus jeunes pour les accompagner. C’est le cas avec mes deux petits enfants dans la région de St Etienne. Pour ce qui est de mes autres activités de retraité actif : natation, jeux de cartes, golf et pétanque sont au programme …”

La presque même équipe de 1976, au golf de St Étienne en septembre 2022.
En haut : Castaneda, Janvion, Piazza, Synaeghel, Merchadier, Larqué, Bathenay.
Accroupis : Lopez, Curkovic, Rocheteau, Santini, Patrick Revelli, Schaer.
Absents excusés : Sarramagna, Hervé Revelli, Repellini.

Jacques Santini avec Dylan Rocher, plusieurs fois champion de France et du monde de pétanque, en doublette, triplette et tirs de précision.


Jacques Santini le 15 octobre 2022, sur le terrain de St Georges et au centre des équipes de jeunes.
Avec Guillaume Montali (à gauche sur la photo) une rencontre avec les éducateurs est programmée !

La causerie d’avant match de Jacques Santini, entouré par les deux co-présidents du FCRV.

Le Blog de St Georges remercie sincèrement Jacques Santini pour son accueil, sa gentillesse et sa générosité qui ont permis de mettre au point et de partager cet article.

Le 13 janvier 2023, à l'occasion des vœux du FCRV, le co-président Franck Pagniez a remis l'écharpe du club et un magnum Beaujolais à notre conscrit de la 2 !

Au côté du co-président Jean François Gauthé, la secrétaire du club Anne-Marie Charmier a reçu la médaille du District du Rhône

Les éducateurs du FCRV, attentif aux conseils de Jacques Santini

Une belle soirée arrosée comme il se doit et qui appelle d'autres rencontres ...

17 juin 2023 à l'occasion de la fête du FCRV

La Pétanque, l'autre passion de Jacques et sa compagne ...


Quand un footballeur rencontre un rugbyman ⚽️🍷🏈

Commentaires

  1. Message de Jacques Santini :
    "Je viens de regarder avec plaisir l'article du blog.
    Travail remarquable avec des images qui m'ont touchées en relatant les différentes étapes de mon parcours dans le monde du football
    Amitiés, Bon week-end."

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Si votre commentaire n'apparait pas, vous pouvez adresser votre message à BlogStGeorges@gmail.com