Vacances scolaires, le maître au milieu !


Notre poète anticonformiste a essuyé les bancs de l’école et en a écrit des histoires ! Même les derniers jours avant les vacances scolaires sont propices aux anecdotes de Georges Marguin et aussi à la dure réalité des instituteurs. Roger et Ginette en savent quelque chose …

Vive les vacances
A bas les pénitences
Les cahiers au feu
Le maître au milieu !

« Roger sourit en entendant ce refrain de ses jeunes élèves. Trente ans déjà qu’il enseignait dans ce bled perdu, de La RONCE d’ARBENS, lui le citadin qui avait juré de n’y rester qu’un maximum de deux ans. Surtout qu’il n’y avait qu’une classe de deux divisions. Mais il s’était fait prendre au piège de ces élèves studieux qui, si lui les avait instruits dans les règles, eux en retour lui avaient appris la nature. Le nom de tous les arbres, de toutes les fleurs et fruits sauvages, les champignons, des bois et des prés, les endroits où se trouvait l’escargot les jours de pluie, la naissance du petit « rigodon » d’où bien souvent accompagné d’un de ses anciens élèves, dont il faisait la classe a un ou deux de ses enfants, il allait taquiner la truite. Il était l’ami de tous et bien souvent leur invité car il avait fait la classe aux garçons et aux filles et les filles n’oubliaient pas de lui faire des œufs brouillés, son péché mignon. Il était de tous les repas de mariages et malheureusement aussi ceux d’enterrements. Son bled perdu était devenu sa famille d’autant qu’il était aussi secrétaire de mairie. Il avait déjà prévu qu’à la retraite c’était là et pas ailleurs qu’il jetterait l’encre » …

« Fin d’une année scolaire, une de plus ! Ayant donné un dernier coup de balai au plancher, il décida de téléphoner à son amie Ginette, institutrice et comme lui secrétaire de mairie dans le village voisin d’ARE sur BUISSON. Arrivés ensemble trente ans plus tôt, ils s’étaient normalement liés d’amitié. Il était d’ailleurs le parrain d’un des enfants de Ginette. Pour ce faire il passa à son bureau à la mairie. »

Allo Ginette ?
Des pleurs lui répondirent.
Qui y-a-t-il pourquoi ces pleurs ?
Une catastrophe, ils vont fermer mon école, tout ça parce qu’il me manque un élève ils ne m’avaient pas prévenue et l’inspecteur d’académie est inflexible.
L’inspecteur fait du zèle, on ne ferme pas une école pour un élève, tu l’auras peut-être demain ton élève. Il devrait être interdit de fermer une école, l’école est la clé de voûte d’un village surtout dans nos montagnes.
Je pense comme toi, mais va faire comprendre ça aux technocrates de Paris. Et ces gamins qui vont être trimballés en bus de ramassage, eux habitués à venir à vélo en cinq à dix minutes maximum...
Peut-être qu’ils te muteront près d’ici, et que tu pourras garder ton logement de fonction.
Près d’ici ou à perpète, toi tu t’en fous tu as ton taf.
Oui grâce à José le bûcheron qui baise comme les lapins, j’ai même du rab. D’autant que sa femme en attend un autre pour la fin de l’année. Quand je pense que l’aîné a seize ans et qu’ils en font encore...heureusement grâce à eux ça va m’emmener à la retraite, d’autant que les jeunes aujourd’hui n’ont pas l’air pressés d’en faire.
En plus ils vont râler contre la fermeture. Tu vois j’imagine mal passer à vélo devant une école aux volets clos, je crois que je ferai un détour pour ne pas le voir, je suis compatissant et suis de tout cœur avec toi ; pour mieux discuter je passerai vous voir demain soir, mais ne dramatisons pas, parfois les choses s’arrangent d’elles-mêmes, je te quitte et te dis à demain, bises.


« Puis il raccrocha et se dirigea vers la porte de sortie. Dans le couloir il rencontra le maire un de ses anciens élèves l’air soucieux. »

Quelque chose qui ne va pas Jean-Pierre ?
Oui, nous allons perdre onze habitants ; José le bûcheron pour le confort de sa nombreuse famille a acheté les bâtiments de la ferme des Jobert à ARE sur BUISSON, ils vont emménager pendant les vacances scolaires ...


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