Les bons mots de Georges > départ en vacances

Même si le temps est plutôt au retour, le départ en vacances est souvent sujet à des situations cocasses. Notre poète anticonformiste Georges Marguin en a connu, avec sa caravane d’une autre époque ou simplement sur le quai de la gare de St Georges …

Sur le quai de la gare
Ils n’ont pas de retard,
Citadins gens du voyage,
Avec tous leurs bagages.
Ceux qui ont la bougeotte
Mais n’ont pas de roulotte.
Faut pourtant partir,
Si on ne veut pas dépérir.
Onze mois de turbin
A se lever tôt le matin ;
Prendre le café en courant,
J’sais pas si t’es au courant.
Aujourd’hui sur l’quai d’la gare,
Ils sont prêts, c’est le grand départ.
Et ce TGV qui n’arrive pas.
Bobonne qui fait les cent pas,
Sur le quai, la grande qui râle
Son p’tit frère qu’est tout sale
A grands cris, le dernier né
Qui réclame sa tétée.
Maman, les nerfs à fleur
Qui regarde souvent l’heure.
Les nouveaux gens du voyage
Ont posé leurs bagages,
Mais il faut les surveiller
Pour ne pas s’les faire piquer
Ça arrive plus vite que l’train.
Fût-ce un TGV qui roule bon train.
Allo ! Allo ! Gens du voyage,
De la patience soyez sages,
Le TGV a pété une caténaire
Faut patienter, nous laisser faire
La maman est au bord des larmes
Prête à déposer les armes.
Le wagon, quel numéro ?
Ici c’est pas l’métro.
Elle ne s’en rappelle plus,
L’père non plus ;
Et alors qu’au loin on aperçoit
Enfin arriver le convoi,
V’là qu’la grande a disparu,
Avec un jeune barbu.
Oh ! Quel métier
Que celui de vacancier.

Georges Marguin @été 2021 


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