Les mots de Georges > Hommage à Raymond Devos


Cette “sale défaite" nous écrit Georges Marguin est fortuite, même si notre photographe Stéphane Bessard l'a mise ici en lumière. Voici l'hommage que nous livre Georges, au lendemain de la disparition de notre maître Raymond Devos.

HOMMAGE à RAYMOND DEVOS

“On ne peut pas dire que de son vivant, il fut un jour un petit poids. Malgré cela, il était très fin. Quand il n'avait pas la cosse, il pratiquait la mise en boîte, tout en respectant scrupuleusement l'étiquette. Et là, il en connaissait un rayon. En plus, il était musicien, acrobate et jongleur. Mais sa panoplie de jongleur c'était les mots. Il les envoyait et les rattrapait avec une facilité déconcertante. Jouer avec les mots était chez lui un vice sans fin. Des mots jamais trop gros. Quand il nous sortait la mer démontée, la salle des fêtes devenait une salle défaite (par le rire) mais jamais une sale défaite. Pourtant à l'école, les colles étaient ses tubes. Enfant doué il aurait pu recevoir un prix, mais il s'était juré de ne jamais mettre les pieds dans la salle aux prix. A cause de ses futurs shows sûrs ! Hélas tout à une fin, il nous a quittés et ça n'était pas feint. Quittés sans mot dire, c'est laid sans un mot mais laissant un mot. A contre cœur, sur son livre d'histoires il a dû l'écrire ce mot fin nous laissant sur notre faim. Mais allez savoir, pour lui, c'était peut-être, le fin du fin ce mot de la fin.”

Georges Marguin (16 juin 2006)

"parler pour ne rien dire” Raymond Devos (décédé le 15 juin 2006)

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